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Analyse de sol
Une analyse de sol a été réalisée en décembre 2024 afin de connaître les caractéristiques du sol de départ et orienter des prises de décision quant à la manière de produire. L'analyse réalisée par la SADEF via le réseau Bio en Grand Est est téléchargeable en cliquant sur l'image ci-contre.
Ce qu'il en ressort en résumé :
- Texture argilo-limoneuse à 31,9% d'argiles et seulement 13,7% de sables.
- Taux de matière organique : 5,45%
- Un taux faible de phosphore
- Un rapport K/Mg très faible (0,2) dû non pas à un manque de potassium mais à un taux particulièrement élevé de magnésium.
- Des oligo-éléments présents en bonne quantité, hormis le bore dont le taux est très faible.
Bref commentaire :
- La texture du sol, combinée à l'excès de magnésium, implique un sol plutôt lourd avec une tendance à la prise en masse. Ces éléments expliquent l'hydromorphie du terrain (de plus, une couche de marne "type béton" est présente à divers endroits à 40-50cm de profondeur).
- Risque de blocage du potassium dû à l'excès de magnésium, due vraisemblablement à la géologie et à la présence de dolomie (roche riche en magnésium). Par ailleurs, ce déséquilibre du rapport K/Mg semble être assez courant sur le plateau lorrain.
- Faible taux de phosphore à compenser par des apports de fumiers (bovins ou mieux, volailles).
- Le bon taux de MO s'explique par le précédent en prairie permanente de la parcelle. L'objectif n'est donc pas d'augmenter ce taux mais de le conserver en compensant la minéralisation annuelle du sol.
- L'hydromorphie du sol a pour conséquence un réchauffement beaucoup plus lent au printemps. Combinée au manque de phosphore, les débuts de saison ne seront pas faciles. Il faudra veiller à relancer l'activité (micro)biologique par des apports riches en azote (fientes de poules, guano). Une aération du sol peut aussi aider (grelinette).
Des choix et leurs conséquences : définir un système de production
- Volonté de faible mécanisation : pas de tracteur mais seulement un bon motoculteur afin d’être plus flexible et d’avoir un impact plus faible sur le sol. La faible mécanisation et le travail principalement manuel permettent des interventions plus aisées qu’avec un tracteur sur terrain humide. Le simple transport des récoltes au tracteur peut être problématique sur ce sol, la brouette maraîchère est plus physique mais plus légère.
- Pour les mêmes raisons d’hydromorphie, les planches de culture seront légèrement surélevées à l’image de ce que pratique Jean-Martin Fortier.
- Volonté d’une intégration forte des engrais verts pour des questions de fertilité et de structuration du sol, en sous-semis et interculture, ce qui a des implications sur le choix des engrais verts (leur implantation et leur destruction) en lien direct avec la rotation des cultures : après quelle culture et avant quelle autre implanter quel EV ? Plusieurs tests prévus dès cette année seront présentés ici en temps voulu. En attendant, vous pouvez vous référer au plan de culture.
- La mise en place de ce système a porté les choix liés aux outils attelés au motoculteur : 1) une fraise avec rouleau de précision pour bien gérer la profondeur de travail afin d'enfouir des semis à la volée et détruire des EV pérennes comme du trèfle blanc, 2) une charrue rotative pour surélever les planches en ramenant la terre des passe-pied et 3) un broyeur à fléau pour gérer la destruction des EV et des résidus de culture.
- Semis de carottes prévu sur compost de déchets verts pour gagner du temps sur les adventices et disposer d'un lit de semence plus chaud au printemps.
- Une partie de la haie plantée a vocation à être trognée pour favoriser la vie fongique et les mycorhizes. Une partie du bois sera laissée sur place, une autre broyée et apportée sur les planches en BRF.
- Plantation prévue d’une oseraie pour tailler les saules régulièrement et les intégrer aux apports de MO sur les planches de culture.
- Apport de guano de chauve-souris (environ 1t/ha) sur les planches sous serres et sur les premières cultures de plein champ acceptant ce genre d'apports azotés.